Bio industriel subventionné, maraîchage paysan abandonné
La Confédération paysanne Grand Est dénonce une annonce parfaitement déconnectée des besoins des paysans. Comble du cynisme : cette déclaration a été faite dans une ferme bio, alors même que cette aide ne profitera pas du tout aux maraîchers et maraîchères qui pratiquent une agriculture bio, paysanne, de pleine terre, sans chauffage et en vente directe. Une fois de plus, les maraîchers et maraîchères en agriculture paysanne, biologique, de pleine terre et en vente directe sont laissés pour compte.
Nous ne chauffons pas nos serres.
Ceux qui chauffent, ce sont les gros, ceux qui ont les moyens d'investir, ceux qui produisent du bio ou du conventionnel hors saison, de décembre à avril. Rappelons que c'est sous la pression de la FNSEA*, en 2019, que le chauffage des serres a été autorisé en agriculture biologique jusqu'au 30 avril, pour étendre artificiellement la période de commercialisation.
Et aujourd'hui, ces mêmes pratiques néfastes reçoivent 25 millions d'euros d'aides publiques pour se “décarboner” ! Quel hypocrisie.
Nous avons besoin de mesures d'urgence pour survivre à une année 2024 catastrophique.
Pluies diluviennes, températures instables, sols détrempés : les conditions climatiques ont détruit des cultures entières, retardé les semis, compromis les récoltes. Cette situation n'est pas un accident, elle s'inscrit dans un dérèglement climatique de plus en plus brutal.
Et que propose la ministre ? Financer les serres chauffées.
Rien, dans cette annonce, ne nous est destiné. Aucune mesure concrète pour les petites fermes. Aucune aide pour celles et ceux qui travaillent en bio réel, en pleine terre, avec les saisons.
- Nous refusons clairement le chauffage des serres en bio, y compris avec des subventions “vertes”
- Nous refusons que l'agriculture bio soit confisquée par l'industrie.
- Nous voulons une agriculture vivante, paysanne, enracinée dans les territoires, et non sous plastique chauffé à coups d'euros public.
- Ce que nous demandons, ce sont des prix rémunérateurs. Assez des aides ponctuelles qui maintiennent les fermes à flot sans jamais régler le fond du problème.
Il est temps que le travail des paysans et paysannes soit justement payé.
Nous voulons des politiques publiques qui garantissent un revenu digne pour celles et ceux qui nourrissent la population, avec des pratiques respectueuses de la nature et des saisons.